L'évidence

Il y a la beauté et il y a l'intellectualité. Tant qu'à moi l'un comme l'autre apporte son lot de souffrance. Ce que nous ne possédons pas, nous le voulons. L'intelligence est sournoise car elle limite l'accomplissement des plaisirs. Rien n'est laissé au hasard lorsque le cerveau s'empare du contrôle. Tout est réfléchi. Le problème est que le cœur n'y comprends rien. Le cœur a  cette naïveté d'aimer sans savoir pourquoi.

La réflexion comme une évidence condamne le possible de l'être et de ses désirs. Elle met en pause chaque risque de souffrance et prend la fuite dans quelconque projet d'envergure émotionnel. Comme une évidence elle sait que rien d'autre que le savoir ne perdure même au delà de la mort. 

Le cœur quand à lui ressent les palpitations cardiaques et à sa propre évidence. Il ne cherche pas à comprendre ou à extrapoler plus loin que ce qu'il ressent dans l'immédiat. Il ne cherche pas à se freiner car pour lui la seule option possible est de battre et le plus fort possible pour se faire entendre. Pour lui l'évidence est que la tête est au détriment de ses battements et qu'à la fin celle-ci se retrouve dans un vide profond si elle ignore la mélodie des palpitations de son opposé. 

Exposé à un traumatisme, le corps développe son propre système de défense élaboré par le mécanisme cérébral qui ne cherche que la survie des cellules. Le cerveau décide pour le reste du corps. Soit faire face au danger; soit de fuir. C'est un mécanisme destiné à protéger le corps des dommages ... On appelle ça un choc émotif. C'est une évidence que seule la conscience peut comprendre après coup. 

L'évidence est invisible au yeux du cœur; ça il ne faut jamais l'oublier. 

Isabelle Ivahna H 
"écrivaine et humaine"

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